الخميس , 7 نوفمبر 2024

مداخلة الدكتور محمد المختار ولد أباه / رياح الجنوب

قدم الدكتور محمد المختار ولد أباه في حفل تكريم صديقه #أمادو_مختار_أمبو الذي تم تنظيمه أمس في دكار بمناسبة مئويته عبر تقنية الفيديو شهادة في حق مختار مبو، عرض فيها تفاصيل جمعتهما خلال الاستعمار وأثناء الاستقلال، وخلال إدارته لليونسكو، وقال: «لقد حالفني الحظ لأكون شاهدًا على محطات رئيسة من المسار الاستثنائي لهذا الرجل العظيم».

وأضاف أنه التقاه أول مرة حين كان «المدرس الأفريقي الوحيد» في ثانوية روصو، حيث أشرف على تكوين عشرات الموريتانيين الذين كانوا بعد الاستقلال أبرز قادة البلد، ضاربًا المثال بالوزير الأول الراحل العقيد أحمد ولد بوسيف، الذي قال إنه «بقي لديه ارتباط وثيق بالأستاذ مبو، ويحتفظ له بالتقدير والاعتبار».

وسرد تفاصيل العمل الذي قاما به معًا في مدينة سينلوي حين كان مختار مبو مدير التعليم القاعدي للسنغال وموريتانيا، ومحمد المختار ولد اباه نائبه، وأسند إليه مهمة تطبيق مقاربة تربوية مبتكرة في موريتانيا، تمزج التدريس النظري بالعمل التطبيقي.

وتحدث محمد المختار ولد اباه علاقته مع مختار مبو خلال مرحلة قانون الإطار (1957) بمدينة سينلوي، حين كان كل واحد منهما وزيرا للتعليم في بلده، وحاولا إعطاء معنى ومحتوى حقيقي للاستقلال الذاتي، ثم يضيف: «حين أدركنا أن هذه التجربة مآلها، لا محالة، إلى الفشل، قرر كل واحد منا، الالتحاق بالمعارضة بهدف تسريع حصول بلدينا على الاستقلال التام».

وقال محمد المختار ولد اباه إن «فرصة رابعة جمعتني مع مختار مبو، حين كان يرأس منظمة اليونسكو، وكنت أحد مساعديه المقربين، وهي المرحلة الأكثر إثارة في تاريخ اليونسكو»، مستعرضًا التحديات التي واجهته، وكيف صمد في وجهها، بدعم من دول العالم الثالث، وكثير من القادة والشخصيات، وخاصة صديقه الراحل الملك الحسن الثاني.
وفيما يلي نص المداخلة :

بسم الله الرحمن الرحيم
Témoignage
à l’occasion du centenaire de SEM Amadou-Mahtar M’BOW par Dr. Mohamed El Moctar Ould Bah de Mauritanie
« Le prestige dit le poète arabe est comme le vin: il se bonifie au fil du temps », Cela s’applique parfaitement à la vie de notre illustre hôte aujourd’hui, Amadou-Mahtar M’BOW, qui vient de traverser un siècle tout de succès éclatants et de remarquables réalisations.
J’ai eu la chance d’être témoin des principales étapes du parcours exceptionnel de ce grand homme.
Je l’ai rencontré, pour la première fois, lorsqu’il était l’unique professeur africain au collège de Rosso où il a formé une dizaine de mauritaniens, tous devenus, après l’indépendance, les principaux dirigeants de leur pays.
J’en citerai, en particulier, feu premier ministre, colonel Ahmed Ould Bousseif, qu’Allah ait son âme, qui était resté très lié à M. M’BOW auquel il vouait estime et considération.
Après cette première rencontre, nous nous sommes retrouvés à Saint- Louis ou j’étais son adjoint quand il occupait les fonctions de directeur de l’éducation de base pour le Sénégal et la Mauritanie.
Il m’avait alors confié la mise en œuvre, en Mauritanie, de cette approche pédagogique innovante.
Celle-ci avait l’avantage d’orienter l’enseignement théorique vers des applications pratiques tout en prenant en compte les valeurs éthiques et les exigences de la modernité.
Allah a voulu qu’à cette période, j’eus le privilège d’être le jour au lycée sur le même banc que l’intime ami et le camarade de classe le président Abdou Diouf et le soir, chez l’éminent professeur le frère Mahtar à évoquer l’histoire des «Mawali» sous la dynastie abbasside, sujet qui intéressait déjà l’historien érudit.
Toujours à Saint-Louis, nous étions de nouveau ensemble durant la période de la Loi Cadre de 1957, quand chacun de nous était ministre de l’éducation de son pays.
Nous nous sommes alors employés, chacun de son côté, à donner un sens et un contenu réels à l’autonomie octroyée aux territoires français d’outre-mer en vertu de cette Loi.
Et lorsque nous avons constaté que cette expérience était inéluctablement vouée à l’échec, nous avons, tous deux, choisi de rejoindre l’opposition dans le but d’accélérer l’accession de nos deux pays à une indépendance pleine et entière.
La quatrième opportunité qui m’a de nouveau réuni avec Amadou- Mahtar fut quand il était à la tête l’UNESCO et que j’étais l’un de ses proches collaborateurs.
Cette période a été la plus remarquable, la plus passionnante de toute l’histoire de l’UNESCO.
Premier africain à accéder à la Direction Générale de cette prestigieuse institution, il était appelé à tenir le gouvernail d’un grand navire dont l’équipage obéissait alors aux injonctions des grandes puissances.
Qu’à cela ne tienne ! M Mbow décida, avec courage et détermination, de lui faire changer de cap pour donner, enfin, au tiers-monde droit de cité au sein de cette organisation à vocation universelle.

A l’Afrique, il rendit, dans beaucoup de domaines et notamment par la mise au point de «l’Histoire Générale de l’Afrique», sa dignité si longtemps délibérément ignorée.
Au patrimoine culturel islamique, il restitua la place qu’il mérite dans la culture mondiale.
Dans ce cadre, j’eus l’honneur d’être à ses côtés au moment où il lançait les appels solennels pour la sauvegarde :
– de la Médina de Fès à l’ombre de l’université d’Al Qarawiyine au Maroc,
– des cités historiques mauritaniennes, au pied du minaret de la mosquée de Chinguitti,
– des hautes tours de Chibam, « Manhattan du désert », au Yémen.
Par ailleurs, M. M’BOW n’a eu de cesse, tout au long de ses deux mandats à la tête de l’UNESCO, de défendre avec engagement et constance, la préservation de la ville sainte d’Al Qods et de la mosquée d’Al Aqsa.
Comme il a toujours soutenu haut et fort la cause et les droits légitimes du peuple palestinien.
Ses positions courageuses lui valurent l’opposition de certaines puissances occidentales qui ont fini par se retirer de l’UNESCO.
Face à la campagne féroce qui s’ensuivit contre l’Organisation et contre son action, M.M’BOW a tenu bon, l’UNESCO fut sauvée et lui réélu avec, notamment, l’appui massif du tiers-monde.
Dans cette véritable bataille, il a bénéficié du soutien de plusieurs chefs d’états, en particulier, de la part de son grand ami, feu le Roi Hassan II qu’Allah le couvre de Son infinie miséricorde.

Et c’est pour rendre un hommage mérité à l’un des plus brillant fils du Sénégal, que SEM le Président Macky SALL a décidé de donner le nom d’Amadou-Mahtar M’BOW à la deuxième université de Dakar.
En ce qui nous concerne, Amadou-Mahtar et moi-même, nous avons maintenu, après notre départ de l’UNESCO des relations fraternelles suivies dont je suis fier et il m’a toujours encouragé dans mon action.
Ainsi, quand j’ai parachevé la traduction, en français, des sens du Coran, il m’adressa ses vifs compliments et m invita chez lui à Dakar et organisa une grande manifestation pour la présentation de cette œuvre devant un parterre de grandes personnalités du monde de la culture.
Je termine par une prière coranique : « Puisse Allah, notre Seigneur, nous accorder par Sa grâce une miséricorde et nous guider sur le chemin du salut ».
ربنا آتنا من لَّدنك رحمة وهيئ لنا من امرنا رشدا. آمين
#صحراء_ميدياء+#رياح_الجنوب

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